Le Centre Pompidou, la source d’inspiration qui à donné à Nike l'un de ses plus grand classique

Le Centre Pompidou, la source d’inspiration qui à donné à Nike l'un de ses plus grand classique

Design

Tinker Hatfield, architecte de formation, avait été embauché par Nike pour concevoir les bureaux du siège social de la marque à Portland. Grâce à sa proximité avec le co-fondateur Bill Bowerman, l’architecte s'est vu attribuer un gros projet, celui d'une nouvelle paire de basket qui aura pour objectif de remettre Nike sur la carte: la Air Max 1. À l'époque, Sergio Tacchini était hype avec ses ensembles de survêtements, les converses foulaient les parquets de NBA et tout le monde voulait les peaux de pêche Kangol. Nike dans tout ça? Pas grand chose à leur actif…

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Tinker Hatfield, interviewé par METAL magazine en 2018

Pour concevoir un design marquant et se démarquer de la concurrence, Tinker Hatfield va s'inspirer du Centre Georges-Pompidou. Visible de loin, provocateur et ne laissant personne indifférent, Hatfield veut le même rendu sur son modèle de basket. Il a eu cette vision lors de sa découverte de l'architecture radicale du bâtiment lors d'un voyage à Paris.

Cette approche "intérieur-extérieur" colle parfaitement avec la conception des baskets Nike, en mettant en avant la fonctionnalité et l'esthétisme de l'unité Air Max. Il a donc repris ce concept, laissant apparaître les fonctionnalités censées être cachées à l'intérieur, en rendant visible la technologie de la bulle d'air. Ce système d'amorti en forme de coussin d'air existait déjà dans les baskets Nike. Il avait été mis au point par Frank Rudy, ingénieur de la NASA, puis développé par Dave Forland, directeur de l'innovation chez Nike. Très améliorative de la qualité de confort des baskets, cette fameuse bulle d'air était jusqu'alors cachée et ses avantages non perçus. L'influence du musée Pompidou sur la AM1 se retrouve aussi dans les empiècements de matière en daim et toile, un choix de couleurs vives, puis dans ses courbes affirmées.


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Les premiers croquis de Hatfield pour la conception de la AM1

Comme Renzo Piano, l'architecte du centre Beaubourg , Tinker Hatfield a dérogé aux normes. À l'instar du Centre Pompidou lors de son inauguration, la première Air Max a été accueillie avec scepticisme. L'exposition de la bulle d'air, une idée radicale à l'époque, a suscité des critiques initiales similaires à celles du centre, souvent décrit comme une "raffinerie" par ses détracteurs. Cependant, tout comme le bâtiment conçu par Renzo Piano et Richard Rogers, la Air Max 1 a progressivement conquis le public et la critique, prouvant que le risque pouvait se transformer en un succès retentissant. Hatfield, en révélant la technologie autrefois cachée de la bulle d’air, a modifié la perception des sneakers et leur fonctionnalité. "C'est aussi ce que j’ai voulu faire avec la Air Max, en poussant ma vision aussi loin que je pouvais… sans me faire virer", partage Hatfield, illustrant son audace créative.

Grâce à cette vision novatrice, la paire est devenue une icône de la chaussure de sport, marquant un tournant dans l'histoire de Nike. Le designer explique davantage cette inspiration dans le documentaire “Respect the Architects”, ou raconte que ses méthodes de conception consiste à synthétiser tout ce qu'il a vu et fait dans sa vie jusqu'à ce stade. Ainsi, l'architecture radicale et provocatrice du Centre Pompidou a profondément marqué sa vision du design, l’a poussé à repousser les limites de l'industrie de la chaussure de sport.

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Lorsqu’on s’assied pour créer un design... ce que l’on crée est en fait la synthèse de tout ce que l’on a pu voir et faire dans sa vie jusqu’à ce stade.

Tinker Hatfield
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L'histoire de la Air Max 1 et celle du Centre Pompidou révèlent une vérité fondamentale sur l'innovation : elle est souvent accueillie par l'incompréhension et la résistance. Mais c'est précisément ces défis qui forgent les icônes de demain. Hatfield, en s'inspirant du Centre Pompidou, n'a pas seulement créé une chaussure, il a repoussé les limites de l'industrie et a redéfini ce que peut être une basket. Le documentaire "Respect the Architects" résume bien cette démarche, où Hatfield confie que "lorsqu’on s’assied pour créer un design... ce que l’on crée est en fait la synthèse de tout ce que l’on a pu voir et faire dans sa vie jusqu’à ce stade."

En fin de compte, que ce soit dans l'architecture ou le design de chaussures, c'est cette capacité à incorporer et à transformer les influences en quelque chose de radicalement nouveau qui marque l'histoire et inspire les générations futures. Comme le Centre Pompidou, la Air Max 1 a transformé la critique en culte

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